MEIS – MUSÉE NATIONAL DU JUDAÏSME ITALIEN ET DE LA SHOAH À FERRARE

Cinq bâtiments, qui rappellent symboliquement les cinq livres de la Torah, sont suspendus au-dessus d’un jardin, un espace public qui crée une continuité entre le Musée et la ville de Ferrare

Le projet du nouveau Musée National du Judaïsme Italien et de la Shoah, à Ferrare, représente l’occasion de créer un fragment de ville à partir d’un programme culturel important, au sein d’une enceinte patrimoniale. Situées entre le Château Estense et la darse, à proximité de l’ancien Ghetto, les anciennes prisons Piangipane, bâties en 1912, sont un lieu emblématique de la politique antisémite du régime fasciste au cours de la Seconde Guerre Mondiale. C’est dans ce contexte que s’insère le MEIS. L’enceinte murale, élément typologique fondamental de la prison, est rompue et devient le lieu à partir duquel est créée la nouvelle relation avec la ville, transformant la fermeture en ouverture, la distance en proximité. Le MEIS est un lieu de la ville pour la ville, un lieu ouvert : une partie du musée est librement accessible, et le jardin tisse la continuité avec les jardins de Ferrare, depuis l’addizione erculea de Corso Ercole I d’Este jusqu’au Giardino dei Finzi Contini. Le bâtiment central des anciennes prisons accueille les expositions temporaires. Juxtaposés à celui-ci, cinq nouveaux bâtiments, cinq éléments en séquence, rappellent le Pentateuque – les cinq livres de la Torah. Des extraits du Livre sont inscrits sur les façades du bâtiment, et modulent l’apport de lumière naturelle : des brise-soleils sur les façades vitrées du bâtiment constituent l’entrée du Musée, perméable vers la ville, incisées sur les façades opaques. Les espaces consacrés à l’exposition permanente sont neutres, et ne créent pas d’interférence avec la collection. Des cloisons mobiles définissent des multiples configurations de l’espace et permettent différentes possibilités d’usage. La lumière est zénithale, indirecte et diffuse. Le MEIS, ouvert sur la ville, est un lieu de collection d’objets mais aussi un outil pour communiquer des valeurs, des idées, des mémoires, qui en font l’incubateur d’une nouvelle culture commune.